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Assurance vie et prestations du vivant : examiner les différences

Comment les assureurs évaluent-ils le risque pour différents types de protection?

Lorsque vous souscrivez une assurance vie, l’assureur verse des prestations en cas de décès, tandis que dans le cas d’un produit de prestations du vivant, il verse des prestations en cas d’invalidité ou de maladie. L’analyse de votre risque par la compagnie d’assurance et l’incidence de cette analyse sur la prime que vous payez dépendent du type de produit que vous choisissez. Voyons comment un tarificateur d’assurance peut évaluer votre risque pour différents types de couverture…

Assurance vie

Dans le cas de l’assurance vie, la perspective envisagée à long terme par le tarificateur pour évaluer votre risque est la fin de vie ou le décès. Comment la compilation de renseignements d’ordre médical et financier et de renseignements sur le mode de vie influe-t-elle sur la détermination de la longévité? En 2020, l’espérance de vie moyenne au Canada était de 80 ans pour les hommes et de 84 ans pour les femmes, soit une moyenne combinée de 82 ans (1). En 1981, l’espérance de vie moyenne était de 75,5 ans (2). En conséquence, les primes d’assurance vie ayant chuté, la couverture n’a jamais été aussi abordable, surtout pour les jeunes en bonne santé et non fumeurs. Du fait de l’introduction d’applications d’assurance vie intelligentes utilisant l’intelligence artificielle, des algorithmes sensibles au risque et l’augmentation des limites sans prélèvements, l’achat d’une assurance vie n’a jamais été aussi facile.

Assurance invalidité

La protection que procure l’assurance invalidité est assortie d’une dynamique différente. Le point déterminant de la tarification porte sur la maladie, appelée morbidité, et son incidence sur la capacité à travailler. Par conséquent, toute affection susceptible de limiter ou d’empêcher cette capacité, par définition invalidante, revêt une grande importance pour la tarification. C’est le cas même si cette affection ne met pas la vie de l’assuré en danger et n’est pas nécessairement pertinente pour la tarification de l’assurance vie. Par ailleurs, l’assuré a la possibilité de présenter plusieurs demandes de règlement pendant la durée de sa couverture. Pour gérer la tarification axée sur la morbidité et la possibilité de demandes de règlement multiples, les tarificateurs de l’assurance invalidité ont recours à des exclusions spécifiques en matière d’invalidité, allongent les périodes d’attente pour les prestations ou limitent les périodes de paiement des prestations, selon les cas. Ainsi, les assureurs peuvent proposer une assurance invalidité à un plus grand nombre de clients, même s’il s’agit d’un produit modifié.

Assurance contre les maladies graves

Ni la mort ni l’invalidité ne sont prises en considération dans le cas de l’assurance contre les maladies graves. En effet, il suffit que l’on diagnostique chez la personne assurée une maladie couverte pour que cette personne puisse, après une brève période de survie, déposer une demande de règlement. La tarification est basée sur l’incidence de la maladie, définie comme étant la probabilité d’apparition d’un problème de santé donné. Par exemple, dans le cas d’un infarctus du myocarde (crise cardiaque), le survivant peut reprendre le travail parfois quelques semaines ou quelques mois seulement après le diagnostic et bénéficier néanmoins pleinement de la couverture de la police.

Comme le point déterminant est un simple diagnostic, la tarification de l’assurance contre les maladies graves exige que l’on accorde une attention particulière aux facteurs de risque et aux antécédents familiaux. Le tabagisme, l’hypertension artérielle et les habitudes de vie sont examinés avec une attention particulière. Les antécédents familiaux qui peuvent faire redouter une prédisposition à une ou plusieurs maladies couvertes sont d’une importance capitale, surtout depuis l’introduction de la loi sur la non-discrimination génétique (Genetic Non-Discrimination Act ou GNA) de 2017, qui interdit notamment aux assureurs d’utiliser les résultats des tests génétiques sans l’autorisation expresse du client.

Exemple d’application

Prenons un trouble de l’humeur, comme la dépression, et comparons la façon dont il pourrait être considéré du point de vue de la tarification de l’assurance vie et de prestations du vivant. En fonction de sa gravité, la dépression peut être une maladie grave, affectant tous les aspects de la vie. Parmi les conséquences les plus catastrophiques, on trouve le suicide, qui peut être l’événement déclencheur d’une demande de règlement d’assurance vie. La tarification de l’assurance invalidité met l’accent sur la capacité de travailler. On estime à 12 milliards le nombre de journées de travail perdues chaque année dans le monde en raison de la dépression (3). Au Canada, environ 500 000 personnes s’absentent du travail chaque semaine en raison de problèmes de santé mentale (4). Ces chiffres plaident en faveur d’une approche particulièrement prudente de tarification de l’assurance invalidité. Comme la possibilité de demandes de règlement multiples et d’absences prolongées du travail plane sur toute demande d’assurance invalidité dans laquelle il est fait état d’antécédents de dépression ou d’autres troubles de l’humeur, le tarificateur d’assurance en tient compte au moment d’évaluer le risque et d’établir le montant de la prime.

Les assureurs n’utilisent pas d’approche unique qui leur permettrait d’évaluer le risque aussi bien pour une assurance vie que pour des prestations du vivant. Discutez avec votre conseiller de vos besoins en matière de couverture et de la manière dont un assureur pourrait évaluer votre risque pour un type de protection particulier.

Notes et références

1)    Statista. Life Expectancy in North America 2020. Statista.com. 20 janvier 2021.

2)    Country Economy. Canada – Life Expectancy at Birth. Countryeconomy.com. n.d.

3)    Dobson, Kathleen G., Mustard, Cameron, Smith, Peter M. et Vigod, Simone N. Tendances relatives à la prévalence de la dépression et des troubles anxieux chez les adultes canadiens en âge de travailler, de 2000 à 2016. Statcan.gc.ca. 16 décembre 2020.

4)    Chai, Carmen.500,000 Canadians Miss Work Each Week Due to Mental Heath Concerns. Globalnews.ca. Le 5 mai 2017.